Après avoir exploré avec L’Affaire Odyssée (création 2020) les aventures individuelles de l’inventif Ulysse, nous nous confrontons aujourd’hui à l’autre volet de ce dyptique fondateur de notre civilisation : L’Iliade.

Dans La Grande Iliade, Homère est à présent un présentateur de jeu télévisé à la faconde quelque peu démagogique, les deux Ajax forment un service d’ordre chargé de recadrer les débordements des candidats trop enthousiastes, Hermès, messager des dieux, vante les sponsors des équipes participantes, tandis que les Amazones dénoncent le caractère sexiste de ce type de représentation !

Mais l’antique soif d’en découdre est toujours là : les dieux Poséidon et Apollon sont irréconciliables et le cheval de Troie constitue la ruse ultime qui décidera de l’issue de la confrontation...

Avec L’Affaire Odyssée, nous avons suivi, plus fidèlement qu’il n’y parait, les pas de l’aède Homère dans son “invention” de l’individu au sens moderne. Dans l’étape antérieure chronologiquement : l’Iliade, ce sont les peuples et les civilisations qui s’affrontent. Alors qu’avec l’Odyssée, la civilisation occidentale semblait avoir définitivement établi la victoire de l’individu, voici que les groupes (religions, nations...) font un retour ravageur en ce début de XXIè siècle… et remettent du même coup l’Iliade au coeur de notre actualité.

Une épopée participative

Tout comme il y a 3200 ans en Grèce, ce sont toutes les « peuplades » d’un territoire (musiciens amateurs, scolaires, milieu associatif...) qui donneront libre cours à leur inventivité pour une réjouissante « battle » musicale. Plutôt qu’à un choc des civilisations, nous assisterons à une confrontation bon enfant d’équipes cocardières ayant chacune son haka, son code vestimentaire et son propre langage (musical ou non). Une création artistique partagée avec un territoire pour une aventure collective hors-norme !